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Au cœur de la tempête

J'avais tout préparé pour que tout s'enchaîne. Pour ne pas me faire déborder...

J'avais des écharpes pour porter mon bébé, je m'y connaissais en allaitement. Chéri avait fabriqué un berceau cododo pour que je puisse dormir...

L'accouchement à domicile pour plus de douceur...

J'étais à jour dans les papiers et dans le linge.

Ma maison brillait jusque dans ses petits recoins !

Je voulais accoucher pendant les vacances mais avant les élections municipales pour que tout se combine à merveille autant pour moi, que pour mes enfants.
Chéri devait prendre son congé paternité dès la naissance...

Tout aurait pu s'orchestrer à merveille !

Mais...


J'avais oublié juste une petite chose...

Un petit détail qui a son importance...

Mon bébé.


Mon bébé... J'avais tout fait pour qu'il connaisse un début de vie serein... Mais pourtant, de l'instant où il a pris sa première respiration, il n'a cessé de hurler !

Il pleurait presque tout le temps, mon bébé.

Oh, il y avait plein de raison à ces pleures si intenses !

Ca m'a pas mal déstabilisé...

Il pleurait du matin au soir et du soir au matin.

Il s'énervait pour un rien et hurlait jusqu'à épuisement. Un rot mal passé, une pyjama un peu trop chaud, la télévision un peu trop forte, une couverture sur ses pieds...

J'ai arrêté les produits laitiers et fait attention au gluten...

J'ai marché à en creuser une tranchée entre la cuisine et le salon.

J'ai cru que les bras m'en seraient tombés !

Mon cœur n'en pouvait plus...

Je ne pouvais rien faire à part porter mon bébé, qui dès que je le posais, se mettait à hurler !

C'était la nuit, c'était le jour...

C'était tout le temps...


Mais jamais je ne l'ai laissé seul avec ses pleures !

Je me suis donnée corps et âme à ce petit être, peut être, un peu particulier.

8 mois. Ca a duré 8 mois.

Jusqu'à ce qu'il commence à se déplacer à quatre pattes.

Jusqu'à ce qu'il puisse suivre son frère et sa sœur...


C'est le genre de bébé qui voulait etre un grand à peine né !

Alors qu'il maintenait tout juste sa tête, il forçait sur ses abdo inexistants pour s'assoir. Alors on l'a assis .

Une fois assis, il se mettait à quatre pattes pour courir après son frère ; mais à quatre mois ses petits bras étaient bien faibles pour supporter son corps tout mou .

A peine debout, il s'est baladé dans toute la maison pour immédiatement attaquer l'assencion de l'escalier... Parce qu'en haut de cet escalier, il y a un paradis... Une chambre remplie de jouets où disparaissent son frère et sa sœur.

Ce petit troisième est un bébé toujours au taquet ! Il scrute tout de son regard sérieux. On dirait qu'il analyse en permanence son environnement...


Il m'a épuisé ce bébé...


C'est déroutant un bébé qui pleure.

Ca te prend au tripe.

Ca te fait ressentir des émotions qui font mal.

Ca te fait te sentir la plus nulle des mamans.

Ca te fait meme parfois regretter cette envie folle que tu as eu de le faire ce bébé...

Parce que tu as beau tout, mais alors tout donner pour ce petiot rien ne l'apaise...

Parce que ce bébé il a fait valser l'atmosphère sereine et bienveillante qui régnait sous ton toit...

Parce que un bébé peut te pousser dans des retranchement que tu ne soupçonnait pas...


Alors j'ai pleuré avec lui !

De fatigue, d'épuisement, de ras le bol...

J'ai meme parfois eu envie de partir et de tout laisser, en étant persuadée que je devais mal m'y prendre avec mon instinct de mère.

J'ai remis en doute mes convictions tout en m'y accrochant. Je ne sais pas pourquoi, mais il y a un truc au fond de mon cœur qui me disait que je faisais bien. Il y avait ce besoin viscéral de le prendre contre mon cœur, de deviner son besoins et de l'apaiser... Meme si ma maison ressemblait à un champs de bataille cerné par des montagnes de linges et de jouets en pagaille.

J'avais besoin de l'apaiser cet enfant, meme lorsque les larmes ruisselaient sur mon visage et que j'avais l'impression d'étouffer sous tant de maternité !

C'était mon troisième bébé et pourtant il m'a déstabilisé autant que mon premier bébé.


Aujourd'hui, il a 18 mois ce bébé.

Il ne pleure plus mais il a un caractère de breton !

Il mord la vie a pleine dent, il joue au playmobil et il chante avec son frère et sa sœur les chansons qu'ils apprennent à l'école. Il fait semblant de lire avec son petit doigt.

Ah et aussi, il me fait des câlins serrés fort avec ses petits bras autour mon cou !

Il est plein de vie et parfois il me repousse pour faire tout seul.

Finalement, il est assez indépendant mon bébé !

Aujourd'hui seulement, je commence a respirer, à profiter d'un peu de temps pour moi.

C'est plaisant !

Mais ce qui l'est encore plus, c'est de le voire si confiant, si sûre de lui, si rassuré !

Je lui aurait tout donné à cet enfant, j'aurais puisé au fond de mon cœur une force que je ne pensais avoir.

C'est fou ce que ca peu faire la maternité !

Pourquoi, je te raconte ça ?

Parce que je pense à ces mamans qui débordent d'amour et de fatigue. Parce que il n'y a pas si longtemps j'étais elles.

Parce que j'ai envie de les prendre dans mes bras et de leurs dire "ne t'inquiète pas, tu es au top ! Tu es une super maman !"

Et puis j'aimerai aussi leur dire "pleure, pleure ma belle ! Laisse couler cette rivière de sentiments ambivalents qui te font tant douter. C'est vraiment pas facile d'être maman"

Parce que je n'arrivais pas à mettre des mots sur ce passage de ma vie où je me suis sentie faible et bien seule avec mes idées de maternage.

Parce que je suis peut être un peu pudique aussi...


Aujourd'hui je me sens loin de celle que j'étais il y a un an.

Aujourd'hui j'ai retrouvé la force !

Cette force, je la puise chaque jour dans la complicité qui lie mes trois enfants !

Rien que pour ca, je suis ravie d'avoir eu cette folle idée d'avoir trois enfants en quatre ans et demi !



Parce qu'après la tempête vient toujours le beau temps !








Avec une pensée toute particulière pour Delphine

Au cœur de la tempête
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